La création d’entreprise est un projet qui mélange à la fois l’excitation, la raison et la réalisation personnelle. Pour démarrer votre entreprise, votre objectif sera de prendre du recul pour réfléchir de manière stratégique aux différents ingrédients du succès.
- Validez votre idée
- Rédigez votre business plan
- Étudiez vos finances/votre financement
- Choisissez la forme juridique de votre entreprise
- Choisissez votre emplacement
- Sélectionnez vos prestataires/fournisseurs
- Lancez-vous
Ce guide vous oriente pas à pas sur les décisions, les démarches et les formalités pour créer une entreprise qui satisfait les besoins de votre clientèle, mais aussi vos attentes en termes de rémunération :
Toujours partant pour cette aventure entrepreneuriale qui trotte dans votre tête depuis quelques mois, voire quelques années ?
Je n’en doute pas alors suivez le guide.
Étape 1 : Validez votre idée de business
Avant toute chose, posez-vous la question du réalisme de votre choix d’activité. Il est important de sélectionner une idée de business rentable.
Vous ne monterez pas un cabinet de chirurgie esthétique si vous n’êtes pas diplômé de médecine.
Vous ne pratiquez pas n’importe quelle activité artisanale, car certaines sont soumises à l’obtention d’un diplôme d’état ou d’un titre professionnel.
La Banque pour les Indépendants (PBI) a listé les activités artisanales réglementées.
Soyez attentif aux contextes pour choisir votre activité.
Il ne vous a pas échappé que côté entreprises, elles raffolent d’experts freelances pour des missions ponctuelles ou des développements hors des frontières (juridique ou transport par exemple).
Et côté consommateurs, ils désertent les centres commerciaux périurbains et augmentent leurs achats en ligne.
Il est donc essentiel de valider votre projet de création d’entreprise en le rattachant au contexte mais surtout aux tendances économiques de long terme. (Digitalisations, tertierisation…)
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Business model
Ensuite, avant d’entrer dans l’approche quantitative et chiffrée du projet, vous devez vérifier que vous êtes cohérent dans votre business model :
Prenons l’exemple de la création d’une agence immobilière :
Examinez votre projet sous tous les angles et répondez aux questions suivantes :
- Quelle valeur ? Simplifier l’accès au marché immobilier de votre niche ;
- Pour qui ? Choisir une cible claire, une niche (les étudiants, les primo-accédants…) ;
- Quelles ressources ? Vos partenaires, vos agents, votre véhicule, vos autorisations… ;
- Quels canaux de vente ? Réseaux sociaux, face à face, service clientèle ;
- Quel coût et rythme de vente ? Compétitif, premium…
À ce niveau, il s’agit de checker la globalité du concept.
Pour imager, si vous n’obtenez pas l’autorisation légale d’exercer, le projet devient impossible. Pour réussir à définir votre business model, je vous recommande vivement la lecture de ces livres pour entrepreneurs.
Votre profil et vos compétences
Estimez aussi votre propre situation personnelle, familiale le cas échéant.
Si vous êtes déjà dans une situation de fragilité professionnelle (burnout), familiale (tension) ou financière (endettement), la création d’entreprise peut s’avérer risquée, restez donc sur votre poste ou négociez de conserver un emploi partiel !
Un entrepreneur ne cesse de défricher son chemin pour atteindre sa vision d’entreprise
Les questions à vous poser sont:
- Avez-vous les bons outils pour libérer le passage ?
- Vos compétences, hard skills ou soft skills sont-ils suffisantes ?
- Si elles ne le sont pas, à qui faut-il vous associer ? Qui faut-il recruter ?
Répondez avec objectivité sinon la réalité reviendra en boomerang.
Soit vous avez le business dans le sang, soit vous êtes passionné par un métier, dans tous les cas, vous n’échapperez pas aux actions de vente et négociation : banquier, assureur, comptable, fournisseurs, organismes et clients.
Ne vous faites pas avoir par le mythe du créateur d’entreprise qui de vient libre. On ne devient pas entrepreneur pour plus de liberté, on crée une entreprise pour un projet cohérent et achever une vision qui nous inspire.
Rentabilité et coût de votre idée
Les études démontrent que les micro-entrepreneurs gagnent en moyenne 470 euros par mois (Netpme), c’est difficile de l’avouer compte tenu de l’investissement.
Si vous avez déjà mené des projets , vous trouverez dans la création de votre entreprise, des axes de travail approchants :
- contexte marchand et réglementaire ;
- moyens humains, matériels et financiers ;
- planning, disponibilité et gains.
Même si vous êtes déterminé à démarrer votre entreprise, ne négligez pas l’investissement nécessaire et votre gain personnel.
Il ne s’agit pas de satisfaire toutes les parties et de vous contenter des miettes.
Au contraire, partez de la rémunération minimum acceptable et construisez votre projet autour.
La toile est votre allié pour le recueil d’informations ou de ratios financiers concernant les rémunérations à adopter.
Faites une recherche rapide sur Google et demandez autour de vous.
Prenons ces deux exemples :
Requête 1 : Combien gagne un rédacteur ? En tant que salarié, un rédacteur web débutant touchera dans les 1500 à 1700 euros brut mensuels. Après plusieurs années d’expérience, son salaire pourra atteindre les 2500 euros brut mensuels. En tant que freelance, les salaires sont en revanche très disparates.
Requête 2 : Combien gagne un coiffeur à domicile ? Un coiffeur à domicile gagne entre 586 € brut et 2 062 € brut par mois en France, soit un salaire moyen de 1 205 € brut par mois.
Cumul d’activités, créer son entreprise en restant salarié
Évidemment, si vous conservez une activité partielle chez un employeur ou si vous êtes en disponibilité d’une administration publique, renseignez-vous sur vos marges de manœuvre et les modalités d’obtention des autorisations.
En général, assurez-vous que vous vous conformez à ces trois objectifs :
- Être en capacité de poursuivre vos missions professionnelles en tant que salarié ;
- Agir en tant qu’entrepreneur sans concurrencer votre employeur ;
- Obtenir son accord écrit si les textes l’imposent.
Cet accord écrit est très important, car il peut remettre en question votre projet même s’il est déjà opérationnel, particulièrement si vous appartenez à la fonction publique.
Une commission de déontologie sera saisie pour évaluer l’adéquation de votre activité avec votre statut et transmet un avis à votre administration.
À ce stade, votre idée est validée sur le principe, vous devez maintenant la traduire en termes de volumes et de chiffres pour lui donner une réalité financière, pas seulement pour satisfaire votre banquier, mais pour lui donner une chance de prospérer.
Étape 2 : Construisez votre business plan
Vous connaissez l’adage, si vous échouez à planifier, c’est que vous planifier votre échec.
Dans ce cadre, le Business raconte l’histoire votre entreprise et la présentee selon le scénario suivant :
- Description de l’opportunité perçue ;
- Construction d’un projet pour la saisir ;
- Description du marché dans lequel ce projet va vivre :
- Définition des stratégies pour vous positionner favorablement ;
- Traduction financière de ces stratégies.
Vous construisez votre Business Plan dans l’optique de le présenter, mais vous allez rapidemenent vous rendre compte que c’est aussi un outil incontournable murir votre projet de création d’entreprise.
Si vous butez sur la construction de certaines parties, c’est peut-être que vous ne les maîtrisez pas ou qu’il vous manque des éléments.
Il est possible de demander, à moindre coût, de mini études de marché sur des points particuliers, soit auprès de Junior-entreprises, soit en réalisant vous-même une consultation simple auprès d’un fichier cible constitué ou acheté.
Vous pouvez également réaliser une analyse SWOT pour identifier les avantages compétitifs à développer.
Étape 3 : Faites le point sur le financement
Les finances sont évidemment un aspect fondamental de votre projet. Si votre business plan est suffisamment ambitieux, il y a de fortes chances que le financement nécessaire soit plus important que votre capital de départ.
Pour faire simple, les ressources financières peuvent être soit :
- Bancaires, (emprunt)
- Familiales, (Dons…)
- Publiques (subventions, aides, concours …)
- ou encore d’initiatives privées. (crowdfunding, associés, ouverture du capital)
Il ne s’agit pas de “combler” les trous ou de masquer l’absence de rentabilité avec des manoeuvres comptables, assurez-vous de bien poser les bases d’un projet d’une gestion comptable viable financièrement avant de solliciter un financement quel qu’il soit.
Vous n’êtes pas une œuvre de charité, les investisseurs doivent penser qu’ils vous accompagnent dans votre quête de succès.
C’est important de mettre en avant le terme d’investissement, car les prêteurs divers recherchent un retour sur investissement.
L’apport peut correspondre à un prêt, une avance, un don ou encore une aide publique pour création de société.
Le prêt est assorti de garanties envers le prêteur, elles sont aussi des garde-fous pour vous. Si une banque ne veut pas vous prêter, interrogez-vous.
Lorsque vous essuyez un premier refus, tentez d’en connaître la raison avant de démarcher d’autres banques. Sinon vous serez blacklisté avant d’avoir pu corriger le tir.
Les fédérations professionnelles sont de bons partenaires pour connaître les pistes à intégrer dans votre plan de financement, elles ont une vision globale du marché à travers leurs adhérents et peuvent vous alerter sur les risques du secteur d’activité
Vos apports personnels en biens et numéraire
Pour certains statuts, vous devez établir, au départ, les biens qui entrent dans l’activité en établissant une déclaration d’affectation.
Le but est de dresser la liste des biens que vous affectez à votre création d’entreprise et de les séparer de votre patrimoine personnel.
Cette déclaration, déposée au RCS, au RM ou au greffe pour les activités en libéral, doit comprendre les informations suivantes :
- Nom et coordonnées ;
- Objet et adresse de l’activité ;
- Date de clôture de l’exercice ;
- Etat descriptif du patrimoine affecté ;
- Identification de l’entreprise.
Cette démarche déclarative est notamment requise lorsque vous optez pour l’impôt sur les sociétés alors que vous êtes en entreprise individuelle, EIRL par exemple.
Concernant l’apport en numéraire, il est possible de constituer partiellement le capital social lors de la création de la société. Le solde doit être apporté sous un délai de 5 ans à compter de la création.
Etape 4 : Choisissez le statut juridique adéquat
Ces dernières années, certains statuts ont le vent en poupe pour la création d’entreprise, comme l’entreprise individuelle, la SAS et la SASU.
Ces deux dernières formes présentent les avantages suivants :
- Vous êtes couvert par le régime général de la sécurité sociale ;
- Vos dividendes ne sont pas soumis à cotisations sociales ;
- Vous avez une grande liberté dans les statuts, la loi les encadre peu.
A ce stade la question est de savoir si vous vous lancez en solo ou pas.
Si vous avez dans votre réseau une connaissance aux compétences complémentaires, cela peut être un atout à condition qu’elle envisage le même avenir professionnel que vous.
La microentreprise n’est pas évoquée ici, car elle n’est pas un statut, mais un régime fiscal pour le créateur d’entreprise qui permet d’encadrer une activité secondaire ou de tester une activité en démarrage.
L’accès au statut est gratuit et la gestion allégée. Les seuils d’activité sont fixés à 176.200 euros pour les fournitures et 72.500 euros pour les prestations de service.
La formule est avantageuse si vous faite la création d’une entreprise qui dispose de charges réduites.
L’objet de certaines créations d’entreprises impose la présentation d’une carte professionnelle, comme l’ouverture d’une agence immobilière.
Si vous souhaitez être orienté, vous pouvez utiliser un simulateur de choix de statut comme celui proposé par BPIFrance, la banque des indépendants.
Une fois votre choix opéré, vous pouvez procéder à l’inscription de votre entreprise auprès du guichet unique qui se chargera de transmettre votre demande au CFE correspondant à votre situation : Chambre de commerce, Chambre de métiers, Chambre d’agriculture, URSSAF ou Greffe du tribunal de commerce.
En retour, vous recevez la carte d’identité de votre entreprise contenant :
- Le numéro de RCS ou RM par les Chambres;
- Le numéro de Siren, Siret et APE (ou NAF) par l’INSEE;
- Numéro de TVA intracommunautaire par le service des impôts des entreprises (SIE).
Trouver le nom commercial
À l’ère du marketing digital, le nom commercial est fondamental lors de votre création entreprise.
En effet, en plus d’avoir du sens auprès des clients, il doit être optimisé pour son usage sur Google, disponible en tant que nom de domaine et libre d’usage pour créer votre site internet. Ce point est vérifiable auprès de l’INPI ou de site comme godaddy.com.
Prenons l’exemple de Veepee (ex Vente Privée)
À l’occasion de la reprise de différentes marques dans son portefeuille, en 2018, la société Vente Privée décide de changer de nom en devenant Veepee. Mais ce choix lui permet surtout de lever deux obstacles : l’impossibilité pour elle de déposer la marque Vente Privée auprès de l’INPI, car considérée comme un nom commun et la difficulté à bien référencer un mot ultra présent sur les réseaux.
Le nom commercial est à distinguer de la raison sociale, il est rattaché au fonds de commerce alors que la raison sociale est rattachée à la structure immatriculée.
Même si le nom commercial de votre entreprise ne menace pas votre rentabilité, il peut être un frein à votre développement et au développement de votre image de marque.
Alors, choisissez-le avec soin.
Étape 5 : Désignez la domiciliation et l’implantation de votre société
Il faut distinguer la domiciliation du lieu d’activité.
La domiciliation la plus économique est votre adresse personnelle, mais le règlement intérieur peut l’interdire même si cette adresse n’est pas le lieu de votre activité.
Vous pouvez opter pour un service de domiciliation, vous signez alors un contrat avec un domiciliataire qui doit vous fournir un espace d’archivage de vos documents et un lieu de réunion en toute confidentialité.
Pour une activité sur votre lieu de résidence, soyez réaliste quant aux éventuels flux engendrés (livreurs, clients, prestataires) et aux risques de plainte du voisinage.
Sans compter sur la complexité d’être couvert personnellement et professionnellement en un même lieu concernant vos assurances.
Si vous choisissez d’avoir une agence, une vitrine ou un bureau distinct, évaluez l’emplacement en fonction de votre activité, par exemple :
- Lieu de passage et accessible si vous recevez une clientèle de particuliers ;
- Lieu de bureaux partagés avec services bureautiques pour des clients professionnels.
Étape 6 : Sélectionnez vos premiers prestataires
Lorsque vous débutez, il y a quelques professionnels incontournables pour bien démarrer.
Le comptable tout d’abord, à qui vous allez confier votre gestion. Sa prestation peut varier selon que vous disposez ou non d’un logiciel de facturation. Sa prestation sera plus chère s’il doit intégrer tous vos documents papier pour établir les comptes annuels : bilan, compte de résultat et annexe. Il peut également vous accompagner sur tous les volets de la gestion administrative, mais attention à bien comparer les tarifs en demandant plusieurs devis !
L’assureur à qui vous devez expliquer précisément l’activité afin qu’il mesure le risque et vous propose un contrat pertinent. Occulter un fait parce qu’il gonfle le risque, et votre cotisation est une fausse bonne idée. En cas d’accident, vous ne serez pas couvert.
Le banquier, oui il aime l’argent mais, avant tout, il déteste l’incertitude. Il est donc préférable d’exprimer vous-même les risques qui pèsent sur votre activité plutôt qu’il les aborde en pensant que vous ne maîtrisez pas le contexte.
L’avocat ou le prestataire juridique peut intervenir pour la rédaction de vos statuts. Il est fréquemment saisi pour des conflits liés au droit des affaires et peut judicieusement vous proposer un contenu efficace. En tout état de cause, vos statuts doivent contenir obligatoirement les éléments suivants :
- La forme de la société ;
- la dénomination sociale ;
- le siège social ;
- l’objet social de la société ;
- la durée de la société ;
- le montant du capital social ;
- l’identité des associés fondateurs ;
- pour les apports en numéraire : le dépôt des fonds ;
- les modalités de dépôt des fonds dans le capital ;
- la répartition des parts sociales entre les associés.
- L’évaluation des apports en nature ;
Le notaire intervient en tant que conseil sur les aspects familiaux et patrimoniaux. Toute activité peut aboutir à un endettement dû à une mauvaise gestion ou, tout simplement, suite à une mise en cause de votre responsabilité civile ou pénale.
L’objectif est de protéger vos biens. La déclaration d’insaisissabilité permet de désigner les biens, exclus de l’activité ,non saisissable. Elle est notariée, notifiée au registre des sociétés et aux hypothèques. Pour vos apports en nature dans la société, un acte notarié sera aussi de rigueur.
Le développeur web interviendra sur votre cahier des charges pour créer un site web professionnel et optimisé à vos attentes.
Étape 7 : Lancez-vous
Pour cette phase, votre propre business plan apporte normalement quelques réponses notamment en terme de management commercial.
Le paragraphe de votre stratégie décrit :
- Le positionnement marketing ;
- Un modèle plan d’action ;
- Les supports de publicité et de communication.
Avec internet, le coût de la communication a baissé, mais la multiplication des acteurs et la sur-sollicitation des cibles appellent une communication plus efficace.
Combien coûte un projet de création d’entreprise au final ?
Difficile de se prononcer tant les projets diffèrent ! De 5.000 euros pour tenir les premiers mois dans le cadre d’une petite activité sans investissement à plusieurs centaines de milliers d’euros si vous choisissez un franchiseur et un point de vente physique.
En mode démarrage, la plus grosse erreur est de persister lorsque les signaux ne sont pas bons, et ne pas être à l’écoute. Il faut s’obliger à revenir sur le Business plan initial, voir où il n’a pas fonctionné, le corriger et repartir.
Dans l’entrepreneuriat, il y a aussi des gains en nature, que personne ne comptabilise alors qu’ils n’ont pas de prix : l’accomplissement, l’aboutissement, la performance …
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