Vaut-il mieux s’associer ou entreprendre seul ?

S’associer ou entreprendre seul ? Voici une question qu’il est légitime de se poser avant de se lancer dans la grande aventure de l’entrepreneuriat. Ayant moi même été face à ce qui semble être un dilemme, il faut comprendre et pour peser le pour et le contre:

Entreprendre seul est une option très avantageuse dans la perspective d’un démarrage et une logique à court terme. Cependant, la vie d’une entreprise impose souvent des opportunités d’associations à fort potentiel de développement qu’il peut être coûteux d’ignorer. 

Dans les deux cas, les conséquences juridiques sont différentes.

Je vous donne ici des clés pour analyser les avantages et inconvénients du management seul et à plusieurs. 

Nous verrons que votre choix a des impacts multiples sur votre positionnement marketing mais aussi sur le potentiel de développement de votre activité.

Entreprendre seul, une option avantageuse?

Certes, votre intention est forte de revendiquer votre indépendance et la paternité d’une idée créatrice de business.

Toutefois, en intégrant le monde des affaires, un monde de réseaux et d’échanges, il est fort probable que vous devrez naviguer en partenariat avec des investisseurs, des apporteurs d’affaires, des administrations… 

Et ce, même si vous décidez de vous lancer seul dans votre projet d’entreprise. 

Il est indéniable qu’entreprendre en solo garantit votre totale indépendance, un pouvoir de décision sans partage, une stratégie incontestée, bref une impression de liberté. 

Entrepreneur libre meme

Vous êtes ainsi l’unique instigateur de votre réussite professionnelle. Les récompenses et la notoriété sont pour vous. Le graal ? Pas si sûr ! 

Ces points forts constituent aussi le talon d’Achille du créateur d’entreprise qui navigue en solitaire, notamment lorsque l’activité ne décolle pas, refusant de se conformer au business plan. 

Vous vous retrouvez alors seul face aux investissements, aux contraintes d’exploitation, au chiffre d’affaires capricieux, aux stratégies malheureuses, aux aléas de marché comme la crise pandémique actuelle. 

Le poids du risque est alors à votre charge. 

A cet instant, votre responsabilité d’entrepreneur et la séléction de votre idée de business peut tout aussi bien constituer un fardeau psychologique et financier que vous aimeriez partager avec un associé.

S’associer est une autre manière de diriger

Vous avez rangé votre orgueil dans votre poche et sorti votre idée novatrice pour la partager avec un ou plusieurs associés et optimiser son potentiel. 

Il faut garder en tête qu’il n’y a pas de réponse tranchée sur la question de s’associer ou entreprendre seul en affaire:

La réussite du partenariat est une question de personnalité, de positionnement et de vision stratégique face au challenge de l’entrepreneuriat.

Soyons francs, vous allez devoir choisir un compagnon de galère mais au-delà de son soutien moral il doit vous apporter une réelle plus-value au sein de l’équipe dirigeante. 

Il peut s’agir de l’accès à un réseau d’acheteurs indispensables à votre croissance, d’une licence sur un produit ou un concept, d’une participation à l’investissement initial et récurrent, d’un savoir-faire ou d’une compétence spécifique qui vient confirmer le statut professionnel et expert de votre offre.

Ce partenariat peut et doit vous ouvrir de nouvelles perspectives de développement inaccessibles de votre seul point de vue. 

Idem pour les associations intra-familiales rassurantes qui ne peuvent se résumer à ce lien et doivent présenter un caractère pertinent. 

Selon le profil de votre associé et le vôtre, se positionner respectivement au sein de la structure est un préalable à toute association productive et rentable. 

L’articulation des fonctions et des missions de chacun a pour but de fluidifier l’exploitation, d’assurer la qualité du service mais aussi de clarifier l’organisation de votre entreprise vis-à-vis des personnels, des clients et de tous vos partenaires. 

Les établissements bancaires, de même que les organismes promoteurs ou accréditeurs sont particulièrement frileux face aux zones d’ombre ou imprécisions dans les projets présentés par les startups. 

Vous avez trouvé le super associé qui cumule carnet d’adresses, potentiel financier et professionnalisme et qui convient d’occuper une place pertinente dans votre organigramme. 

Pour savoir s’il vaut mieux s’associer ou entreprendre seul, il reste la question la plus importante à aborder, votre vision respective de ce bel outil d’épanouissement qu’est l’entreprise. 

La majorité des dysfonctionnements en direction associée provient de perspectives divergentes:

  • La définition de votre offre et de la stratégie commerciale
  • Son marché potentiel, 
  • son processus de déploiement et les services annexes  (formation à l’usage, SAV, recrutements …) 
  • Le choix d’investissement stratégique

sont tout autant d’éléments évidents sur lesquels la direction se concentre prioritairement. 

Quelles questions à se poser avant de s’associer avec qui que ce soit?

Mais au-delà de l’activité courante immédiate, une réflexion commune s’impose sur le futur de l’entreprise et ses objectifs. 

  • S’agit-il à terme de développer un business ultra spécialisé et une notoriété sur un marché de niche?
  • Ou de positionner l’entreprise comme un référent polyvalent sur une large gamme de produits ou services ? 
  • La politique sera-t-elle d’utiliser les compétences en interne ou d’externaliser les prestations ? 
  • Quelles sont les ambitions des dirigeants, investissements sur le long terme ou rentabilité immédiate ? 
  • L’expansion de l’entreprise se fera-t-elle par absorption de structures similaires existantes ou par des recrutements directs ? 
  • Les associés ont-ils la même sensibilité aux innovations et envisagent-ils de faire évoluer leurs équipes par des formations régulières ?

Tous ces sujets doivent être abordés avant même la mise en place du business plan.

En effet, s’il est possible de positionner un prix en cours d’activité, il est plus difficile de changer le point de vue de son associé sur les perspectives d’avenir. 

En cas de divergence, la bonne marche de l’entreprise est entravée et la situation statutaire et juridique des associés peut compliquer les nécessaires changements au sein de l’équipe dirigeante.

S’associer ou entreprendre seul, différentes organisations juridiques ?

Pour vous, Entrepreneur, ce projet peut représenter l’aboutissement d’une vie. 

Et c’est justement pour cela que vous devez veiller à ce qu’il ne devienne pas votre bourreau. 

Au fil des années, les formes juridiques se sont multipliées. Elles favorisent la protection du patrimoine du créateur, preuve qu’il s’agit d’un point essentiel auquel s’attacher.

Différents statuts juridiques possibles pour entreprendre seul

L’Entreprise Individuelle (EI), outil favori de l’entrepreneur solo, a le désavantage de faire l’amalgame entre patrimoine personnel et professionnel.

La structure plus récente d’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) apporte une protection en distinguant les biens affectés à l’activité.  

De la même façon, l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) offre une version solo de la fameuse Société A Responsabilité Limitée (SARL). 

Attention, la barrière ainsi instaurée entre le patrimoine personnel et celui affecté aux affaires est parfois franchie par l’entrepreneur lui-même. Il ne bénéficie alors plus de sa protection.

Il faut distinguer l’entreprise individuelle, représentée par une personne physique de la société, personne morale. 

Comment s’associer légalement et diriger à plusieurs?

La présence de deux associés ou plus à la tête du projet appelle une création sous la forme d’une société. 

Elle implique des frais de création plus importants ainsi que la rédaction de statuts décrivant les parties prenantes, les apports et les règles de vie de l’entreprise. 

En SARL, la création d’entreprise est fréquemment initiée par un duo d’entrepreneurs. Il ne sont pas soumis à un apport minimal mais la difficulté est de répartir la responsabilité. 

Le tentant 50/50 offre à chacun une minorité bloquante qui s’avère handicapante en période conflictuelle. Les plus consensuels tombent d’accord sur un 49/51 offrant ainsi à l’un deux une majorité décisive. 

La dernière parade est d’introduire un troisième associé affublé de quelques points supprimant ainsi la notion de minorité bloquante. 

La forme juridique SARL affiche souvent un capital réduit qui ne permet pas de se positionner sur des projets d’envergure. 

En SA par contre, le duo d’investisseurs s’oblige à constituer un capital minimum de 37.000€ dont l’affichage annonce l’ambition de la société face aux acheteurs. 

Le cadre de gestion est alourdi par l’entrée en scène d’un commissaire aux comptes et d’un organe de surveillance. Comme en SARL, les décisions sont collectives selon une organisation décrite dans les statuts. 

Il existe des formes dérivées adaptées à des professions libérales (SELARL, SCP) ou à des structures au capital modulable (SAS, SASU).

En conclusion, l’adage “il vaut mieux être seul que mal accompagné tient toujours” à condition de ne pas diaboliser l’association… Que ce soit s’associer, ou entreprendre seul. Il n’y a pas de solution miracle pour vous ou votre entreprise. 

Aussi, même si s’associer impose la création d’une société, contraignante administrativement, voire financièrement, vos perspectives de développement sont souvent bien meilleures.

A condition de bien prévoir le long terme à deux. La bonne question n’est donc pas vaut-il mieux s’associer ou entreprendre seul mais plutôt:

Est-ce que je m’associe avec la bonne personne/entité?

Aussi, pour ceux qui se posent la question de l’association entre auto-entrepreneurs.

Il vaut mieux veiller à rester dans un cadre juridique qui a du sens pour être dans la légalité et ne pas être requalifié en société par le législateur.

Auteur et fondateur du blog BuzznessInfo.com, j'écris pour près de 40 000 lecteurs chaque mois, afin de les aider à découvrir comment utiliser l'IA pour automatiser leur croissance et prospérer dans un monde en constante disruption.